lundi 8 avril 2013

Une métaphore assez juste et plus romancée sur la PMA


De nombreuses internautes partagent ce texte qui illustre assez bien l'aventure de la procréation médicalement assistée.

On est invité s'imaginer la métaphore suivante: décider d'avoir un bébé, c'est comme planifier un voyage en Australie.

Vous avez entendu dire que c'est un endroit magnifique, vous avez lu plusieurs guides de voyage à ce sujet et vous sentez que vous êtes prêts à vous y rendre.

La plupart de ceux que vous connaissez qui y sont allé ont fait ce voyage par avion.

Ils disent que ça peut être un vol turbulent avec des atterrissages difficiles mais vous ne pouvez vous empêcher d'espérer être bientôt du voyage.

Vous vous rendez donc à l'aéroport et demandez à l'agent de comptoir un billet en direction de l'Australie.

Partout autour de vous, des gens excités embarquent à bord de l'avion en direction de l'Australie mais il semble qu'il n'y ait pas de place pour vous.

Vous devrez attendre le prochain vol.

Impatients mais attendant avec hâte ce voyage merveilleux, vous attendez ... attendez ... et attendez ...

Les gens vous disent des choses bizarres comme : "ne vous inquiétez pas, vous serez sûrement sur un vol très bientôt".

Après un bon moment, l'agent vous dit :
"Je suis désolé, nous ne serons pas capables de vous faire partir sur un vol en direction de l'Australie, peut-être devriez-vous songer à y aller par bateau ?".

"Par bateau !!!" vous exclamez-vous.

Y aller par bateau prendra beaucoup plus de temps.
Vous n'aviez jamais pensé vous y rendre autrement qu'en avion.

Alors vous rentrez chez vous, vous demandant s'il ne serait peut-être pas mieux d'abandonner l'idée d'aller en Australie.

Vous vous demandez si l'Australie ce sera aussi beau en y allant par la mer que par les airs.

Mais cela fait si longtemps que vous souhaitez y aller que vous décidez finalement de vous y rendre par bateau.

C'est un très long voyage, plusieurs mois sur une mer houleuse.
Vous vous demandez si vous verrez un jour l'Australie, tellement le voyage est ardu.

Pendant ce temps parfois, plusieurs de vos amis sont allés en Australie, aller-retour, deux, trois fois et même plus, s'émerveillant chaque fois de leur voyage.

Finalement, un jour, votre bateau accoste en Australie.

C'est plus exquis que vous ne l'aviez imaginé et la beauté y est amplifiée par tous ces longs moments passés en mer.

Vous avez rencontré des gens fantastiques pendant le voyage, certains étant devenus vos amis.

Vous vous demandez quelquefois comment le voyage se serait déroulé si vous aviez voyagé par avion.

Mais vous savez que la vie vous a fait apprécier l'Australie de façon très spéciale.... la beauté de l'Australie ne réside pas seulement dans l’endroit lui même mais aussi peut être dans le temps et le voyage que l’on a pris pour y parvenir... un parcours initiatique.

Après les définitions, explication du process et taux de réussite des FIV



Chaque tentative de FIV est précédée de consultations avec le gynécologue, le biologiste, le médecin anesthésiste et les infirmières et médecins du Centre de PMA.

Pour nous, il s'agit du Centre des Diaconesses à Paris 12e.

Pour améliorer la possibilité de fécondation et les chances de grossesse, il est préférable d'obtenir au cours du cycle de FIV plusieurs ovocytes matures.

Il va donc falloir :
- stimuler les ovaires
- déterminer avec précision le moment de l'ovulation.

Actuellement, la stimulation ovarienne est précédée puis accompagnée par un blocage du fonctionnement de l'hypophyse. Ce blocage est réalisé à l'aide de produits appelés analogues de la LH-RH (Supréfact, Décapeptyl, Enantone, Zoladex) soit par voie intramusculaire (IM) soit par voie sous-cutanée (SC).

J'ai du bol, pour moi, ça sera par spray nasal.... pas encore de piqure à ce stade là :-)

Bon après ça se gâte....

La stimulation ovarienne proprement dite est assurée par des injections IM ou SC. Les produits actuellement disponibles sont Humégon, Métrodin HP, GonaleF (le mien, piqures sous forme de stylo pour pouvoir le faire soi même), Purégon, Fertiline.

Le déclenchement de l'ovulation se fera par une injection IM d'hormones choriono-gonadotrophiques (HCG) à 5 000 unités en principe.

Le prélèvement d'ovocytes appelé aussi ponction sera pratiqué 34 à 36 heures après l'injection d'HCG. Il se fait au bloc opératoire à l'aide d'une aiguille introduite au fond du vagin amené au contact de l'ovaire sous contrôle échographique. L'intervention a lieu sous anesthésie (générale pour moi, ;-).

La surveillance est donc triple :

1) échographique - mesure de la croissance des follicules

2) clinique - examen de la glaire cervicale

3) biologique - prise de sang pour dosages hormonaux

La FIV proprement dite :
Au Laboratoire, on isole les ovocytes dans le liquide folliculaire et on les installe dans un milieu nutritif pendant quelques heures. En parallèle a lieu le recueil du sperme puis sa "préparation" au laboratoire après le prélèvement d’ovocytes ou avant, selon les situations.

Les spermatozoïdes sont séparés du plasma séminal et les plus mobiles sont sélectionnés. Puis, les ovocytes sont mis en présence des spermatozoïdes dans un liquide nutritif gardé dans l’étuve à 37 degrés. Ce liquide est renouvelé le lendemain.

48 heures après le prélèvement, on a en général plusieurs embryons à 2, 3 ou 4 cellules. Lorsque l’embryon a atteint ce stade, on peut le transférer dans l’utérus.

La micro injection ou ICSI (notre protocole) = IntraCytoplasmic Sperm Injection :

Les taux de fécondation (= nombre d’embryons obtenus rapporté au nombre d’ovocytes fécondables) (à ne pas confondre avec le taux de grossesse ou le taux d’accouchement) sont de l’ordre de 50 à 60 % en FIV classique.

Les échecs de fécondation sont fréquemment associés à des altérations de la fécondance des spermatozoïdes repérables au spermogramme ou au cours de bilans plus approfondis de la fonction spermatique (acrotest, bilan immunologique). Ces échecs peuvent bénéficier de l’apport de l’ICSI. La méthode consiste à injecter sous microscope le spermatozoïde directement dans l’ovocyte. Le potentiel génétique du spermatozoïde ou de l’ovocyte n’est pas touché par cette méthode. Les malformations génétiques qui surviendraient ne peuvent être incriminées à cette méthode selon lavis des spécialistes.

+/- 10 % des ovocytes ne supportent pas la micro injection et ne continuent plus à se développer.

L'ICSI est donc réservée à des cas particuliers tels que les oligoasthénotératospermies sévères (c'est nous), les échecs de fécondation en FIV classique et certaines stérilités d’ordre immunologiques.

Le diagnostic de grossesse :


15 jours après le transfert embryonnaire, une prise de sang (dosage B-HCG) est effectuée pour savoir si la grossesse a débuté.

Si ce dernier est positif, une 2e prise de sang est effectuée la semaine suivante pour contrôler l’évolution de la grossesse.

Une première échographie est prévue à 6-7 semaines d’aménorrhée (absence de règles) ainsi qu’une consultation.

En cas d’échec, les règles surviennent en général 10-20 jours après le transfert d’embryon.

Une nouvelle tentative ne pourra être envisagée avant 1-3 mois et seulement après une consultation où seront évoquées les causes possibles de l’échec et les modalités de la prochaine tentative.

Au bout du compte, pour 100 couples qui débutent un traitement par FIV :
- il y aura environ 90 ponctions
- dans 70 % des cas, on obtiendra des embryons
- 16 femmes environ débuteront une grossesse
- 12 femmes aboutiront à la naissance dau moins un enfant vivant et en bonne santé.

Bon, voilà.... c'est plus clair pour tout le monde ?

Une fois que nos trois rdv seront faits (le 1er demain midi et le dernier entre fin Avril et mi mai), nous saurons poser des dates sur ces étapes !




Le petit lexique de la PMA


Il est plus que temps de vous proposer un lexique et des définitions concernant les termes barbares que vous allez croiser dans mon Blog :-)

Commençons par le commencement…

L’aventure que je vais vous faire vivre ici, en temps réel avec nous est celle d’une AMP: Assistance à la Procréation Médicale (ou PMA voir plus bas)

Quelques uns de nos matériaux pour concevoir un BB n’étant pas ok et ne permettant pas d’insémination artificielle 
« L’insémination est la technique d’assistance médicale à la procréation (AMP) la plus simple et la plus ancienne. Elle consiste à introduire du sperme dans l’appareil génital féminin. Le plus souvent, un traitement de stimulation ovarienne préalable est prescrit afin de déclencher une ovulation et permettre le développement d’un ou deux follicules (voire trois selon les circonstances). La croissance folliculaire est ensuite contrôlée lors d’échographies et prises de sang (pour suivre les taux hormonaux). L’insémination est programmée lorsque les follicules sont matures. »

……Nous sommes directement envoyés en protocole FIV ICSI

FIV: Fécondation In Vitro ou IVF : In Vitro Fertilisation

FIV ICSI: FIV IntraCytoplasmic Sperm Injection ou encore « Super FIV » avec micro-injection d'un spermatozoïde dans l'ovocyte

Quelle est la différence ?
« Sur le fond, ces deux techniques sont similaires, la fécondation se déroulant « in vitro ». Dans le cas d’une FIV classique, chaque ovocyte est mis en culture passive avec 20 000 à 30 000 spermatozoïdes. Les spermatozoïdes mobiles viennent spontanément au contact de l’ovocyte, mais un seul d’entre eux le fécondera.
La micro-injection ovocytaire ne nécessite, elle, que quelques milliers de spermatozoïdes, beaucoup moins que pour la FIV. Le biologiste concentre les formes les plus mobiles, puis pratique une micro-injection pour chaque ovocyte fécondable. »

En fait, plus le spermogramme est « mauvais » plus la possibilité de se voir proposer une FIV IMSI existe: FIV Morphologically Selected Sperm Injection
« Super FIV ICSI » avec sélection morphologique du spermatozoïde au microscope
Ici, notre facteur d’infertilité est masculin et porte un nom encore moins clair que les autres : l’OATS.

Pourquoi un nom pareil ? parce que les ennuis sont à choix multiples dans cette situation:
Oligo-Asthéno-(A)zoo-Térato-Spermie, pouvant être ATS, OAS, OTS etc... L’analyse par spermogramme permet de diagnostiquer plus finement la part de chaque « ennui » :

→ Azoospermie: absence totale de spermatozoïdes dans l'éjaculat
→ Oligospermie: Faible concentration de spermatozoïdes dans l'éjaculat (moins de 20 millions par ml)
→ Asthénospermie: Mobilité insuffisante des spermatozoïdes
Teratospermie: Trop faible proportion de spermatozoïdes normaux (typiques), trop d'atypiques

Ok, ok, ok...on devient très intimes ici ... et vas y qu'on se parle de sperme et d'ovules comme on échangerai des recettes de cuisine.... mais finalement, c'est un des apprentissages de cette aventure: la conception semble perdre ici un peu de sa magie, de sa superbe.... pour gagner en pragmatisme, analyse pointue et scientifique....
Je dis bien "semble perdre" car rien ne dit que le voyage n'en sera pas aussi beau... si ce n'est plus ;-)

Donc nous aurons plusieurs acteurs en présence :

Des follicules ovariens (les miens, ça semble ok): Cellules contenant l'ovocyte étant eux même les cellules (ou gamètes) reproductrices de la femme.

Des spermatozoïdes (ok tout le monde sait de quoi il s’agit mais allons au bout de l’exercice): cellules (ou gamètes) reproductrices de l'homme; ceux de Yann, triés sur le volet ;-)

Tout cela mobilisé par une PMA: Procréation Médicale Assistée

Dont on souhaite qu’elle nous conduise à une grossesse vérifiée, 12 jours après transfert d’embryons plus ou moins développés (appelés Blastocystes à leur 5e jour de développement) par une prise de sang établissant le dosage en HCG ou béta-HCG: Human Chrorionic Gonadotrophin = Hormone sécrétée pendant la grossesse

Elle est pas belle la vie ?..........